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15 décembre 2024

Répondre aux besoins croissants en froid : enjeux et solutions sur Bordeaux Métropole


Le 4 novembre 2024, l’Alec a animé une nouvelle rencontre du groupe de travail pour continuer à travailler sur la problématique du froid estival sur la métropole bordelaise. En présence de l’ADEME, de l’a’urba et de Bordeaux Métropole, cette rencontre a permis de préciser les différentes notions autour de cet enjeu (besoins, consommations, inconfort thermique…), avant de proposer des premiers éléments chiffrés sur l’état des lieux actuel et les impacts possibles à l’avenir d’une demande accrue en froid. La suite de ce travail consistera à compléter cette approche et approfondir la connaissance du comportement des différentes typologies de bâtiments face à la chaleur.

 

visuel GT FROID ALEC 2024

Comprendre les différentes demandes en froid et les anticiper

L’Alec a commencé par apporter quelques précisions sur les termes utilisés lorsque l’on parle de demande, besoin ou consommation en froid, notamment sur les paramètres qui peuvent les moduler et les différencier :

  • l’efficacité de l’équipement : à l’échelle d’un bâtiment, la consommation en froid va dépendre de l’équipement utilisé (clim individuelle, réseau de froid, absorption…). Autrement dit, pour un même besoin à satisfaire, la consommation finale peut être différente.
  • le taux d’équipement : au niveau d’un territoire, la consommation finale va également différer du besoin théorique nécessaire en fonction du niveau d’équipement des bâtiments.
  • la température de consigne : la consommation varie également en fonction du besoin auquel on répond. Le besoin pour assurer un confort thermique à 20°C est différent de celui pour éviter le stress thermique et rester en dessous de 28°C.

L’Alec a ensuite présenté différentes approches pour évaluer les consommations énergétiques liées au froid sur Bordeaux Métropole, basées sur des travaux de l’ADEME, l’outil EnRezo du CEREMA ainsi que des données de thermosensibilité d’été d’ENEDIS sur les consommations d’électricité. Au regard des éléments méthodologiques les plus robustes, la consommation actuelle en froid sur la métropole bordelaise pourrait être estimée à environ 100 GWh pour le secteur résidentiel et à 250 GWh pour le tertiaire.

Il ressort également que 75 % des émissions de gaz à effet de serre associées à la climatisation proviennent des fluides frigorigènes, soulignant la nécessité d’améliorer les équipements et d’adopter des solutions passives. L’Alec met également en évidence l’importance de planifier la réponse aux besoins de froid sur la métropole, qui pourraient  représenter 1/3 de l’objectif total d’émissions de GES du territoire à horizon 2050 si l’ensemble des besoins actuels en froid, avec les technologies actuelles, étaient entièrement satisfaits. Ces chiffres seront toutefois à consolider lors de la poursuite de ce travail.

Chaleur et vulnérabilités urbaines

L’A’urba a présenté une étude sur la vulnérabilité à la chaleur au sein de Bordeaux Métropole (données 2023).

Les principales conclusions de cette étude sont :

  • 52% de la population de la métropole bordelaise est en situation de vulnérabilité forte à très forte lors d’une canicule, sur un quart du territoire (hypercentre, faubourgs extra boulevards, polarités périphériques et le long des principaux axes de transports).
  • Les locataires isolés et les personnes sensibles (+80 ans et -4 ans) constituent les populations les plus vulnérables, représentant respectivement 39% et 14% de la population.
  • Les îlots de fraîcheur publics jouent un rôle essentiel pour atténuer les impacts des vagues de chaleur : 54% de la population se situe à proximité d’un îlot de fraîcheur public et 27% de la population dispose d’une diversité d’espaces frais de proximité.

Pour en savoir plus, retrouvez l’étude de l’a’urba.

Perspectives d’actions pour répondre aux besoins de froid

Les participants ont soulevé plusieurs pistes pour mieux connaître ces enjeux et/ou y répondre :

  • Mesures « sans regret » : installation de stores, réglementation pour favoriser les couleurs claires des bâtiments, et amélioration des espaces publics comme refuges thermiques
  • Approche territoriale : cartographier les besoins de froid, identifier et prioriser les actions selon les typologies de bâtiments et les populations les plus vulnérables
  • Expérimentation : accompagner des rénovations thermiques qui prennent également en compte le confort d’été, favoriser le recours à la géothermie de surface

Ce groupe de travail a souligné l’importance d’une réponse collective et proactive pour faire face à l’augmentation des besoins en refroidissement dans un contexte de changement climatique. Les solutions envisagées devront s’adapter aux spécificités locales et anticiper les évolutions démographiques, climatiques et réglementaires. Le travail continue pour l’année 2025 !


Vos contacts à l’Alec