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17 février 2025
La géothermie, un choix stratégique pour la décarbonation des bâtiments scolaires
Depuis quelques années, les collectivités se saisissent de la géothermie dans le cadre de la rénovation et la construction de leurs établissements scolaires (écoles, collèges, lycées, etc). Mais pourquoi le choix de cette énergie ? Pour apporter des éléments de réponse, l’Alec a organisé, ce mardi 11 février 2025, un petit-déjeuner destiné à ses adhérents. Deux retours d’expérience sur l’utilisation de la géothermie en Gironde ont été présentés afin d’alimenter les réflexions des participants.
La géothermie, un levier pour la transition écologique
Alors que 16 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France proviennent de l’usage des bâtiments résidentiels et tertiaires, la question du chauffage et du refroidissement des bâtiments devient un enjeu de la transition écologique. Le chauffage représente à lui seul 60 % de la consommation d’énergie d’un bâtiment, avec des émissions de CO₂ variables selon les sources d’énergie utilisées.
La géothermie exploite la chaleur naturelle du sous-sol pour produire du chauffage, du froid, du rafraîchissement et de l’eau chaude sanitaire. Grâce à des technologies adaptées aux spécificités locales, elle offre une grande flexibilité d’application. Selon les caractéristiques du site, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
- La géothermie sur sondes : invisible en surface, elle est compatible avec 90 % du territoire. Son coût moyen en Nouvelle-Aquitaine est d’environ 130€ pour 45W d’énergie récupéré par mètre linéaire. Une subvention à la production du Fonds chaleur de 1 000€ par MWh d’EnR chaud produit et 400€ par MWh d’EnR froid produit ;
- La géothermie sur nappe : avec un potentiel important en Nouvelle-Aquitaine Sud, elle exploite des aquifères de surface à haut débit. Son coût marginal est de 1 500 €/mL, mais elle offre une production énergétique importante par rapport à l’emprise foncière ;
- La géothermie sur échangeurs compacts : sans forage, cette technologie est idéale pour les grands terrains et présente des coûts d’investissement réduits.
La géothermie sur sondes à l’école Georges Leygues de Pessac
Dès 2019, la commune de Pessac a souhaité réaliser une extension et rénover le complexe scolaire Georges Leygues, datant de 1968, en isolant les bâtiments et en remplaçant le système de chauffage par une solution reposant sur une énergie renouvelable.
En 2020, une note d’opportunité multi-énergies, réalisée avec l’appui de l’Alec, a permis d’évaluer deux solutions : la biomasse et la géothermie. La géothermie a été retenue pour son système silencieux, invisible et compatible avec un futur raccordement au réseau de chaleur de la Métropole visant à couvrir les besoins en énergie fossile non couverts par la géothermie. Les subventions prévues, incluant le Fonds Vert, la CAF, l’ADEME Fonds Chaleur et Bordeaux Métropole, s’élèvent à 35 % du coût total du projet.
L’installation, mise en service pour la saison de chauffe 2024, repose sur un champ de 10 sondes verticales, chacune d’une profondeur de 140 mètres et espacées de 10 mètres. Elle couvre 76 % des besoins en chaud et près de 100 % des besoins en froid de l’ensemble des bâtiments scolaires, avec une production annuelle de 127 MWh. Un appoint est assuré par une chaudière à condensation de 170 kW, permettant d’adapter la production de chaleur aux périodes de forte demande.
La géothermie sur échangeurs horizontaux à l’école de Saint-Clément : 14 ans de fonctionnement
Mise en service en mars 2011, l’installation géothermique de l’école de Saint-Clément à Cudos fonctionne depuis 14 ans. Le système repose sur des échangeurs horizontaux, avec 1000m² de captage enterré sous le terrain de sport de l’école. Cette installation permet d’alimenter un bâtiment de 590 m² avec une capacité de production de 33 kW. Au cœur du dispositif, une pompe à chaleur de 9kW, qui totalise 18 078 heures de fonctionnement depuis son installation, soit une moyenne de 1 291 heures par an. Un ballon tampon de 500 L accompagne la pompe à chaleur pour optimiser la gestion du chauffage, tandis qu’un collecteur fait le lien entre la boucle géothermal et la pompe à chaleur.
Accompagner les communes dans le développement de la géothermie
Au-delà des exemples de Pessac et Cudos, d’autres communes souhaitent s’engager dans le développement de la géothermie pour décarboner leurs établissements scolaires. L’adjoint au maire de Bègles a ainsi indiqué que l’école primaire Jacques Prévert fait l’objet d’une étude visant à évaluer le potentiel en géothermie.
Malgré ses nombreux avantages, la géothermie reste une solution encore trop méconnue et parfois jugée complexe à mettre en œuvre.
Les petits-déjeuners organisés par l’Alec représentent des moments pour les collectivités adhérentes souhaitant s’informer sur des thématiques comme la géothermie. Plusieurs communes, telles que Camarsac, Cenon ou encore Quinsac, ont déjà sollicité l’Alec afin d’étudier plus en détail la possibilité d’utiliser la géothermie sur leur patrimoine.
Le Département de la Gironde et l’Alec rappelle que les collectivités peuvent bénéficier du Fonds Chaleur de l’Ademe et du Contrat chaleur renouvelable territorial pour financer leurs projets.
En Gironde, depuis 2019, l’Alec, le SIPHEM et le SDEEG assurent ensemble l’animation territoriale du CCRT. Grâce à cette dynamique, plus de 300 porteurs de projets ont bénéficié d’un accompagnement sur mesure pour développer les énergies renouvelables thermiques !
En savoir plus
- L’animation régionale géothermie en Nouvelle-Aquitaine avec l’Alec et le CRER
- Le Contrat chaleur renouvelable territorial de la Gironde
- Choisir la chaleur renouvelable, la géothermie de surface en Gironde
- En vidéo : le kit géothermie de l’Alec pour les porteurs de projets
Vos contacts
- Animateur régional géothermie Nouvelle-Aquitaine Sud : pierre.iglesias@alec-mb33.fr
- Animateurs Contrat chaleur renouvelable de la Gironde :